Notre Histoire

Dans les années 1950, il y avait peu d’intérêt pour le corps et les patients étaient soignés en chimiothérapie et en électronarcose. Le corps se manifestait dans les pathologies : syndromes psychomoteurs spécifiques, crampe de l’écrivain, tics, bégaiement, syndromes post-traumatiques, troubles fonctionnels divers dont les insomnies, migraines… Ces patients réfractaires à tout traitement n’intéressaient pas les psychanalystes. Toutefois, certains psychiatres neurologues dont Julian de Ajuriaguerra (1911-1993) cherchèrent à améliorer leur triste condition. Ajuriaguerra se situait dans la perspective de la part biologique de la pensée de Freud, et il était logique qu’il porte son attention sur le corps.

La Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (PPC), enseignée par l’AEPPC, résulte d’un travail d’élaboration depuis plus de quarante ans, à partir de la rencontre entre la théorisation du dialogue tonico-émotionnel par Julian de Ajuriaguerra dans la relation du transfert et du contre-transfert, et la métapsychologie freudienne. 

C’est à partir de la parution de « L’expression verbale des vécus corporels » par Marie-Lise Roux, dans La revue Médicale de Psychosomatique en 1967, que les recherches psychanalytiques sur les expressions corporelles inconscientes entrent dans le champ d’extension de la psychanalyse. La PPC est une psychanalyse de la mémoire du corps (cf. M.Dechaud-Ferbus, 2011, La psychothérapie psychanalytique corporelle. L’inanalysable en psychanalyse. Le divan par devant et Cet autre divan. Psychanalyse de la mémoire du corps). 

En 1972, les psychanalystes Marianne Strauss et Marie-Lise Roux, élèves de Francis Pasche (président de la Société Psychanalytique de Paris, SPP, de 1960 à 1964) et d’Ajuriaguerra, créent, avec d’autres collègues, l’Association Pour l’Enseignement de la Psychothérapie de Relaxation (APEPR), le terme de Relaxation se référant à la conception d’Ajuriaguerra. Dans la suite des travaux des psychanalystes autour de la psychose, des états limites et de la psychosomatique, la Psychothérapie de Relaxation s’inscrit dans le champ des extensions de la psychanalyse défini par la Société Psychanalytique de Paris (SPP)

En 2008, Monique Dechaud-Ferbus (formée depuis 1969 par M. Strauss, M.-L. Roux et d’autres), présidente de l’APEPR depuis 1985, crée, avec son équipe, l’Association pour l’Enseignement de la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (AEPPC), marquant ainsi l’évolution des recherches et de la théorisation de la méthode de la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle.  L’AEPPC émane donc de l’APEPR.

Dans le cadre de la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (PPC), l’analyste s’installe donc dans le champ de vision du patient allongé sur le divan. Le patient est invité à verbaliser ce qu’il ressent dans son corps, tout en se laissant aller sans se censurer, à dire les images qui lui viennent, ses pensées et ses rêves. C’est la verbalisation des états du corps dans la relation émotionnelle à autrui et à soi-même qui permet un travail psychanalytique dont les prémisses corporelles préludent à une représentation de soi et d’autrui. Le cadre de la Psychothérapie Psychanalytique Corporelle (PPC) vise à favoriser un étayage comprenant la fonction de pare-excitation et de contenant, pour qu’un processus d’élaboration puisse se dessiner. « Avoir un mode de pensée psychanalytique par rapport au corps », comme le soulignait Ajuriaguerra. Dans ce travail psychanalytique à médiation corporelle, le psychanalyste se situe dans une autre écoute du fonctionnement psychique. Le langage du corps avec ses sensations et les perceptions dans la relation tonico-émotionnelle avec l’analyste en personne, peut permettre de reprendre les défaillances de la relation primaire, à l’origine des dysfonctionnements et cela à partir d’une séance par semaine.